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17/03/2013

Comment j'ai assisté aux César ou Beaucoup de bruit pour rien

beaucoup_de_bruit_pour_rien.jpgJe participe souvent aux jeux de Canal + pour les abonnés, qui permettent de voir des films ou séries en avant première. Je ne gagne jamais. Au bon vieux temps où Internet n’existait pas, mémé Papillote envoyait un pigeon voyageur son courrier postal et recevait à tous les coups un cadeau. J’ai encore le frisbee jaune vif avec le logo Canal +, la VHS des Guignols de l’info de noël 1991 et le super magazine à la couverture brillante sur les Ovnis par exemple. Collector.
Et là, des années après, la roue tourne enfin. Je suis présélectionnée, et pas pour n’importe quoi : assister à la cérémonie des César ! Ni une ni deux j’appelle la France entière pour l’informer de la bonne nouvelle : « je recevrai un coup de téléphone pour confirmer le 13 février, dans un mois. »
Un mois après, le téléphone sonne. Je ne réponds pas. Comme son nom l’indique, je ne porte pas mon portable (à cause des ondes). Je le laisse dans la cuisine à 10 mètres de moi et je n’entends pas la sonnerie.
1 heure après, rebelote.
1 heure plus tard, j’entends enfin. (Je viens grignoter du chocolat dans la cuisine). Appel masqué : « Rah, c’est encore Boubou télécom qui veut me vendre une connerie, scronch scronch, je réponds pas tiens, bien fait, z’ont qu’à poireauter, ‘toute façon je mange, scronch scronch. »
1 heure après, idem. « Ils exagèrent, d’habitude ils ne rappellent que le soir »
1 heure après, toujours pareil. « M’enfin, c’est fini oui ? Vous allez me laisser tranquille ! »
30 secondes après la fin de la sonnerie, mémé réagit enfin « Oh purée ! C’était sûrement Canal + ! Nan c’est pas possible j’ai pas pu louper ça ! »
Je suis restée collée aux mauvaises ondes de mon portable tout le restant de la journée.
Le téléphone n’a jamais resonné.
Quand jvous dis que mon frère me surnomme Gastonne, le terme est judicieux. Gastonne, ya le téléphone qui sonne, mais ya jamais personne, qui réponne. Nan mais allô quoi.
C’était une énième incroyable aventures inexistante de Papillote : « comment j’ai failli assister à la cérémonie des César ».

cesar 2013 kevinou.jpgDe toute façon, c’est chaque année pareil : des blagues vaseuses, des remerciements inintéressants, une cérémonie interminable. Heureusement Kevin Costner recevait son César d’honneur. Hé ! On ne le donne pas aux vieux d’habitude ? Kevinou tu ne vas pas clamser hein ? Il semblait très ému, touchant, toujours aussi craquant malgré ses 58 ans. Ce qui m’a donné envie de revoir Sens unique diffusé la semaine dernière sur Arte, surtout pour le regarder dans son bel uniforme blanc…

Ce soir sur Arte d’ailleurs, Beaucoup de bruit pour rien, joyeuse adaptation de Shakespeare par Kenneth Branagh, avec Emma Thompson, au temps où ils formaient un couple et où leur collaboration étaient fructueuse (l’excellent Peter’s friends, Dead Again, Henri V…) Jaoui et Bacri au moins, ils se sont séparés, mais continuent de faire des films ensemble…

femme d 'à côté.jpgDemain, autre film d’amour, mais cette fois-ci ni léger ni romantique: la passion qui torture deux ex amants se retrouvant dix ans après : le magnifique film de François Truffaut, La femme d’à côté, avec Fanny Ardant et Gérard Depardieu. En prime, le grand Georges Delerue signe la musique.

leçon de piano.jpgJeudi sur Chéri 25, encore une histoire d’amour passion, La leçon de piano. Je l’ai découvert à 12 ans environ, mon oncle me l’avait montré en VHS, me mettant un casque sur les oreilles, pendant qu’il conversait à côté avec les grands. Le bedonnant et libidineux Harvey Keitel m’avait répugné en enlevant sa tunique pour essuyer le piano avec, et je me rappelle encore de la scène du doigt coupé… J’étais sans doute trop jeune et trop sensible.

love and secrets ryanou.gifLes histoires d’amour finissent mal, en général, avec Love and secrets programmé sur Canal+ ce mois-ci, très bon film malheureusement resté inédit en salles, avec la lumineuse Kirsten Dunst et Ryan Gosling ♥♥♥. Il s’inspire d’une histoire vraie : dans les années 70, une jolie étudiante fauchée épouse un grand héritier, mais le prince charmant se révèle schizophrène…

Même si on trouve le mot « heart » dans le titre et Sophie Marceau en belle convoitée, Braveheart est bien un film guerrier et sanglant, racontant la vie de William Wallace, héros de l’indépendance écossaise du 13è siècle. Les têtes tranchées, le sang qui gicle sur les batailles très réalistes m’avaient choquée en 1995, mais depuis, Mel Gibson nous a habitué à la violence. Dans La passion du Christ, on assiste à la torture et l’agonie de Jésus pendant deux heures, et dans Apocalypto, les guerriers Mayas s’entretuent et s’enlèvent pour faire des sacrifices humains (vous savez, arracher le cœur de la personne vivante et autres joyeusetés). Braveheart est diffusé lundi sur W9.

les-innocents film.jpgTout autre genre, mais chef d’œuvre, Les innocents, au cinéma de minuit ce soir sur France 3, adaptation du Tour d’écrou de Henry James. L’atmosphère étrange, la beauté des images m’avait fascinée quand j’étais ado.

La prochaine fois, le retour de la rubrique nécrologique, avec plein de chanteurs morts qui m’ont permis de beugler leurs plus grands succès au bureau, à la grande joie de mes collègues grincheux. (vous percevez l’ironie).

23/05/2012

La folie des glandeurs : le pont de l'ascension, suite

travail,gaston lagaffe,big brotherMes collègues partis pour l'ascension, je me retrouve donc seule dans le bureau.
Tout l’après-midi, des personnes entrent à l’improviste, sans même frapper à la porte.
- Euh ?
- Je suis du bureau d’à côté, je viens prendre des agrafes, et le placard des fournitures est ici.
-Ah ? Euh… d’accord…
A ce propos, constatant ma grande consommation d’agrafes (on doit accrocher chaque dossier, et comme j’en traite trois fois plus que les autres employés…) à chaque fois que je me réapprovisionne, le chef me demande d’un air suspicieux : « Mais vous en faites quoi de toutes ces agrafes ?! » (Ben, je les mange !) (La contrebande d’agrafes doit être un marché juteux)

Une heure plus tard :
« Vous auriez des trombones ? »
Je songe à poster sur la porte : « chez Papillote, fournitures de bureau, ouvert de 9 heures à 17 heures, du lundi au vendredi, entrée libre. »

20 minutes après, j’entends qu’on essaie d’ouvrir la porte du fond. Je travaille dans un grand open space muni de trois portes, et quand je suis partie manger, je les ai fermées à clé (des fois qu’on me vole des trombones). Je pense à en ouvrir qu’une seule au retour.
Je sors : - oui, vous voulez ?
Un homme me regarde d’un air agressif : Pourquoi cette porte est-elle fermée ?!!
Je lui explique : eh bien comme j’étais seule, j’en ai ouvert qu’une.
Il hausse le ton : « Ah oui ! Je vois bien que vous êtes seule ici !! Comment ça se fait ?!!! »
Il doit s’imaginer que je m’enferme pour pouvoir danser sur les tables et faire un feu de joie avec les dossiers.

gaston coucou fantasio.JPGA l’heure où je devrais partir, certainement pour vérifier si je n’ai pas profité de l’absence du chef pour quitter le travail plus tôt, un type rentre :
- Votre chef m’a appelé, assez paniqué.
-Ah ? (Qu’est ce qu’il se passe encore !)
- Il a oublié de vous rappeler une chose très importante, il m’a dit qu’il n’en avait pas « dormi de la nuit ».
-Oh ?!
-Oui, il faut absolument que vous pensiez à fermer la porte à clé avant de partir ce soir. »

C’est bête, moi qui avait préparé un bel écriteau : « Tout doit disparaître ! »  « c’est ouvert, servez-vous, prenez les ordinateurs » « si vous pouviez également partir avec les dossiers à traiter, ce serait pas de refus »
Mon chef me prend vraiment pour une neuneu. Bon d’accord, j’ai oublié les clés la semaine dernière, mais c’était mon premier jour, je revenais de vacances, je n’avais pas la tête à ça, et d’habitude Prunelle est le dernier à quitter le bureau…
Ne pas en dormir de la nuit ! Il n’a vraiment que ça à penser. Ce travail est si passionnant.

La confiance règne. Sans doute parce que je me permets de plaisanter, que je suis la plus jeune, embauchée en intérim sans possibilité de CDI, le chef doit penser que je suis la moins sérieuse. Bien évidemment personne des bureaux alentour n’est venu vérifier si mes vieux collègues en CDI bossaient bien le matin, tandis qu’ils passaient leur temps à téléphoner, lire ou papoter à la machine à café…
Bientôt sur vos écrans, d’autres épisodes de la saga « La folie des glandeurs »!

Et vous, l’ambiance au bureau ?

21/05/2012

La folie des glandeurs : le pont de l'ascension

gaston-repos-gaffeur.jpgVendredi matin, je débarque donc au boulot avec vingt bonnes minutes de retard, me corrigeant mentalement : « ranh, t’abuses quand même… »
Pourtant, un seul employé est présent. Il est en grande conversation téléphonique sur le fixe du bureau. Il calcule ses impôts avec sa femme. Et là, j’apprends qu’il gagne plus du double de mon salaire. Je l’ai déjà mauvaise en entendant la nouvelle, mais il m’achève une heure plus tard, quand il raccroche enfin. Il me voit travailler normalement et rigole avec dédain : « mais pourquoi tu te tracasses à bosser autant, toute façon t’as la même paie au final ? Nous on ne regarde que 25 dossiers dans la journée. »
Sa voisine, qui lit le journal gratuit, acquiesce. Je tombe des nues car je ne traite non pas 10 %, ou un quart, mais carrément TROIS FOIS PLUS de dossiers qu’eux. Je m’étrangle également en repensant à leurs propos lors des élections, vantant les mérites du « travailler plus pour gagner plus ». Comble de l’ironie, ils sont tous à temps partiel. Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais, sans regarder la poutre dans mon œil.

gaston fantasio parti.jpgMon collègue à ma droite n’est même pas là. Son ordinateur est éteint, mais ça, c’est habituel. Il l’allume en général quand il me voit arriver (sachant que, ne travaillant que 4 jours, il est censé bosser dès 7h30, soit une heure 30 avant moi) (le seul jour où je suis arrivée en avance, je l’ai surpris en plein sudoku) (je suppose qu’après ses 30 ans dans l’entreprise il doit maîtriser le niveau « expert »).
A 10h30, je le vois enfin débarquer comme une fleur, pour repartir une heure et demie plus tard avec les autres, puisqu’à part le chef et moi personne ne bosse à temps plein.

Je pensais avoir tout vu et entendu, mais le collègue qui a passé sa matinée au téléphone me sort le plus naturellement du monde, tout en mettant son manteau :
-Ah Papillote, tu pourras t’occuper des dossiers Trucs, j’ai pas eu le temps de le faire.
Au lieu de lui rétorquer : Si tu n’avais pas passé ton temps au téléphone aussi !!! Je pense à la place à cette nouvelle tâche :
- Mais qu’est que c’est ? On ne m’a jamais demandé de le faire, ni expliqué comment !
-C’est pas compliqué, il suffit juste de classer et répertorier tous les dossiers qu’on a fait et de noter tous leurs numéros.
Je le regarde avec de grands yeux ronds. Il doit penser que je suis trop bête pour comprendre ce qu’il dit, mais je suis en fait ébahie par son culot.
Il ose même dire, je vous assure que je le cite mot pour mot : - Parce qu’à la base c’est le boulot du chef, mais il veut pas le faire parce que c’est pas intéressant, alors il me le refile. Et si il voit que je l’ai pas fait quand il rentrera lundi, il va m’engueuler »

gaston_lagaffe_paresseux.jpgJe pense qu’est inscrit sur mon front, en lettres clignotantes : « pigeon, marchez-moi dessus je ne dirai rien »
Et effectivement je n’ai rien dit. J’ai juste marmonné « on verra si j’ai le temps, faut que j’y pense ». C’est idiot mais j’ai d’abord songé : « c’est la première fois en cinq mois de travail que ce collègue m’adresse la parole (à part les salutations d’usage) je ne vais pas rentrer en conflit avec, pour une fois qu’il se déride. »
Mais faut pas pousser, je n’ai pas fait son travail. Il se fera peut-être sermonner lundi, et m’en voudra de ne pas avoir fait son boulot. Un jour j’apprendrais à avoir de la répartie et à m’imposer d’entrée pour éviter ces désagréments. A la place, je rumine une réponse que je parviens enfin à sortir trois jours après, quand la bataille est finie. Je suppose que mes autres collègues qui passent leur journée à gueuler comme des poissonnières de Ménilmontant lui auraient hurlé immédiatement, comme je les ai déjà entendus faire : « qu’il pouvait aller se gratter et se foutre les dossiers où je pense. »

Mes collègues à temps partiels partis, je me retrouve donc seule dans le bureau, sans personne pour vérifier si je bosse ou pas. Eh bien figurez-vous, j’ai travaillé quand même. Pire, comme je n’avais pas fini le dossier en cours, je suis même partie avec 30 minutes de retard (celles que j’avais gagnées le matin) (mes collègues abandonnent leurs dossiers sur la table dès que 17 heures sonnent, comme si une alerte au bombardement les priait de courir dans l’abri le plus proche.)

Enfin, « seule au bureau, sans personne pour vérifier »… Ce n’est qu’une expression…
SUITE DEMAIN

Et vous, quelle est l'ambiance au bureau quand le chat n'est pas là?

20/05/2012

Le retour de Gaston Lagaffe, suite

gaston gonflé.jpgJe n’allais pas m’arrêter en si bon chemin…
Après 15 jours de vacances, dès mon arrivée au bureau j’ai donc demandé si le lundi de Pentecôte était bien férié. Comme le chef, énervé par mes blagues, ne m’avait toujours pas payé de billet pour repartir et se débarrasser de moi, j’ai enfoncé le clou en demandant si on faisait le pont pour l’ascension. Réponse abrupte : « non !!! »
Pourtant, je surprends les appels téléphoniques de Prunelle (Personnellement je déteste qu’on entende mes conversations donc je ne téléphone pas en public, c’est pourquoi mon portable porte mal son nom.) J’entends des termes fort réjouissants comme « j’ai calculé l’itinéraire, il faut passer par Nantes » « Tu aurais un deuxième duvet ? « j’espère qu’il fera assez chaud pour dormir sous la tente »
Hé hé, le chef ferait-il le pont, lui ?

J’ai confirmation le soir même. Prunelle nous annonce solennellement : « Je ne suis pas là vendredi.
- OooOOOh ?! »
Mes yeux pétillent comme à la vue d’un gâteau au chocolat. Je tente de retenir un sourire béat, en vain (j’ai un visage très expressif, à la fac on me surnommait « la toon »). Je me tourne vers les autres employés, ils restent impassibles. Contrairement à moi, ils maîtrisent parfaitement l’art de l’hypocrisie, si essentiel et répandu dans le monde du travail. Comme me l’a dit ma seule collègue sympa et bosseuse, vache qui rit à toutes mes blagues : « Tu dis tout haut ce que tout le monde pense tout bas ici, en soulevant toutes les incohérences de ce boulot, et en plus en faisant de l’humour sarcastique ! »

Prunelle serre les dents face à mon air réjoui :
- Comme je sais que vous devez envoyer votre feuille de présence vendredi, vous n’avez qu’à la remplir en avance et je vous la valide, même si on est que mercredi. (Il marque un temps. On sent que ces derniers mots lui écorchent la langue) : Bon, je vous fais confiance…
« Je vous fais confiance. » OUAH AH AH. Je me vois déjà retarder la sonnerie du réveil d’une demi-heure.

gaston lebrac chat.jpgPrunelle étant totalement dénué d’humour, et moi adorant mettre les pieds dans le plat, je ne peux m’empêcher de le torturer pendant qu’il signe ma feuille, approuvant mes heures de travail non encore effectuées :
-Faut pas que j’envoie tout de suite mes horaires à l’agence d’intérim alors !
Le cœur de Prunelle fait un bond : - Ah non surtout pas ! Vous attendez bien vendredi 17 heures comme d’habitude hein !!!
Pauvre Prunelle, il va nous faire une attaque. Avec Gaston, il mérite bien quelques jours de repos (il peut prendre aussi sa semaine, ça ne me dérange pas). Comme la plupart des gens premier degré et un peu limités (mon chef n’a pas inventé l’eau tiède), au lieu de comprendre qu’il ne saisit pas toutes les nuances de ma pensée si raffinée (ouah ah) Prunelle me prend sans cesse pour une demeurée. (Malheureusement je rencontre énormément de personnes de ce genre au travail). (je suis un génie incompris)

Bon, je donne l’image d’un Gaston Lagaffe avec mes blagues potaches sur la glandouille etc, mais en fait, je suis consciencieuse et scrupuleuse, et malgré moi je bosse toujours plus et plus vite que mes collègues. Je suis du genre à sortir le défaut cliché que l’on demande aux entretiens : « perfectionniste ». Mais ne le répétez pas, j’ai une réputation de Gaston à tenir. Quand mes collègues se rendent compte que je travaille plus qu’eux, ils me trouvent tout de suite moins sympathique. Ce qui est arrivé dernièrement quand j’ai été la seule intérimaire voyant mon CDD prolongé. Car oui, on peut faire des blagues et travailler en même temps (surtout quand le travail ne demande aucun effort intellectuel comme celui que je fais.)

Le vrai Gaston n’est pas celui qu’on pense, comme vous pourrez le lire demain…

 

Et vous, comment se passe la relation avec vos collègues et supérieurs au travail ?